Après avoir puisé de l’eau pour les chevaux, je suis allé débroussailler une partie de notre terrain pour ouvrir un chemin entre deux futurs enclos.
En marchant sur un morceau de bois, j’ai vu déguerpir une vipère : PEUR !
Bien vite je me suis rassuré qu’elle soit partie à un endroit où je n’irai pas aujourd’hui. Tout en me félicitant d’avoir enfilé des bottes, je me suis rappelé avoir marché pieds nus sur le chemin hier.
En bon écolo, j’aime le vivant, j’aime les animaux. Mais quand je vois une vipère là où ma fille de huit ans joue habituellement, j’ai du mal à m’en réjouir.
Hier justement, ma fille était très contente de voir une jolie grenouille marron (photo). A l’idée que ce serpent ait pu manger la grenouille, j’ai pensé que ça serait dommage, vu le peu de grenouilles qu’il reste, quand on sait l’impact négatif de l’activité humaine sur les populations de batraciens. Instantanément, j’ai pensé que les vipères étaient également en danger. D’où le paradoxe :
Que penser d’un animal dont l’espèce est en voie d’extinction quand il mange un membre d’une autre espèce elle-même en voie d’extinction ?
Bien sûr, le monde n’est pas partagé entre les méchants et les gentils, surtout lorsque l’on pense aux interactions entre les êtres vivants. On peut considérer que s’il y a un prédateur c’est qu’il y a suffisamment de proies et que les prédateurs renforcent les populations prédatées en éliminant les membres plus faible ou malades. La présence sur un lieu d’espèces situées tout en haut de l’échelle alimentaire est un signe de qualité du milieu. C’est donc une bonne nouvelle d’avoir une vipère sur son terrain, mais aussi un rappel que nous ne sommes pas seuls et que le vivant peut également être dangereux.
Cela me rappelle une expression qui servira de conclusion à ce texte
Quand on est pieds nus, on regarde où on met ses pieds