Troisième confinement : un test grandeur nature

Les déplacements libres jusqu’à 10km, 30 km sur justificatif.
Bienvenue dans le monde des limites. Si personne n’aime les contraintes à priori, c’est pourtant une caractéristique immuable de la vie.
Nous entrons, pendant au moins quatre semaines, dans une phase durant laquelle nous serons libres d’évoluer dans une zone que nous pouvons parcourir en courant pendant une heure – environ 10 km/h – , ou en pédalant pendant une heure – 30 km / h – sur autorisation.
Ces données géographiques ne sont-elles pas à l’échelle des limites de nos corps ?

Si le président nous avait annoncé :

pas à plus d’une heure à pied sans autorisation, pas à plus d’une heure à vélo dans tous les cas

la contrainte n’aurait pas été imposée arbitrairement mais par nos propres limites physiques.

A y bien regarder, ces distances correspondent à peu près à un monde sobre énergétiquement. A un monde qui prendrait en compte les limites planétaires et se soucierait de l’impact du mode de vie humain sur les écosystèmes. Qui parmi vous irait se balader à plus d’une heure de chez lui en courant en ligne droite ? Qui irait s’approvisionner à plus d’une heure à vélo ?

D’accord personne n’aime être contraint arbitrairement, mais faisons contre mauvaise fortune bon cœur : il nous est demandé de tester durant quelques semaines notre rayon d’action raisonnable dans un monde que nous sommes de plus en plus nombreux à réclamer : nous appelons à la sobriété, à un mode de vie durable, alors prenons cette période difficile qui s’annonce comme un test grandeur nature.
Posons-nous les bonnes questions. A quoi avons-nous réellement besoin d’accéder ? Pour notre santé physique, mentale ? Le territoire où nous vivons remplit-il nos besoins ?
Et tirons en les conclusions.