
Proposition de synthèse
Comment comprendre ces visuels ? Les cartes noires correspondent à certains problèmes de la société industrielle. Le vert désigne les solutions de la low-tech à soutenabilitié forte. Les oranges ne relèvent pas de la low-tech et constituent des solutions seulement partielles à des problèmes précédant, à soutenabilité faible.1- Ressources
Du stock au renouvelable
La complexification des outils industrialisés provoque une dépendance accrue à des ressources non renouvelables de plus en plus diverses, ainsi qu'à des réseaux énergétiques surdimensionnés. De manière contre intuitive, les économies de matières et d'énergie réalisées créent la plupart du temps un effet rebond acroissant la consommation globale grâce à la diminution des prix unitaires. L'utilisation de matériaux bruts et d'énergie sans conversion réduit la dépendance aux infrastructures industrielles pour la production.
2- Lieux et conditions de production
Du distant au proche
L'économie mondialisée caractérisée par l'optimisation industrielle des coûts provoque une dépendance aux flux internationaux de matières et d'informations, tout en diluant la traçabilité environnementale et sociale des processus de production. La reprise de contact avec les conditions de fabrication passe par la relocalisation et les circuits-courts rapprochant producteurs et consommateurs.
3- Entretien et évolutivité
Du complexe au simple
La complexité des artefacts industriels crée un effet boite noire rendant impossible la maintenance et la modification des outils. La transition énergétique, comme toutes les évolutions successives, au lieu de transformer un parc existant rend obsolète les machines anciennes, renforçant la pression sur les ressources. Des outils ouverts, compréhensibles et modifiables localement permettent une maintenance à long terme.
4- Fin d'utilisation
Valorisation : du déchet à la ressource
La société de consommation tend à généraliser l'obsolescence, multipliant les usages uniques ou limités dans le temps. A cause de la dispersion de la matière, des assemblages irréversibles et des quantités d'énergie nécessaires, le recyclage reste très insuffisant pour pouvoir évoquer une économie circulaire. La réutilisation, encouragée par la consigne, le réemploi ou le réassemblage, permettent de prolonger la durée de vie d'un dispositif ayant fini de remplir sa fonction initiale. La logique du zéro déchet tend à sortir du gaspillage institutionnalisé.
5- Epanouissement
Du conditionnement à la liberté
L'hyper spécialisation des emplois provoquée par l'optimisation industrielle crée une perte de sens et de la souffrance au travail. Considéré comme un rouage de la méga machine, l'humain perd sa capacité créatrice et sa prise sur le monde, devenant serviteur d'une entité le surplombant. L'économie de la fonctionnalité renforce ce détachement de l'objet en remplaçant des dimensions affectives par des considérations économiques. La réappropriation des procédés de production accordant une place à la singularité du travailleur et au sentiment du travail bien fait participe au réenchantement de l'activité vivrière quotidienne.
6- Réinvention
Du chiffre au plaisir
La quantification du monde engendre un nivellement bidimensionnel basé exclusivement sur la rentabilité économique ou l'influence. Ce qui se traduit pour certains par une quête sans fin de richesse et de pouvoir entraîne par inertie la société dans une logique d'accumulation totalisante, détruisant libertés humaines et conditions d'habitabilité de la terre. La simplification drastique des outils et des modes de vie constitue une remise en cause radicale des systèmes de valeurs liés à l'industrialisation, par une quête d'émancipation personnelle et collective. Voilà la voie de la low-tech.